Assiette ébréchée : Permis de s'en servir ?

Chalom Ouvrakha !

Le Caf Ha’haïm (chap. 2 § 3) rapporte que le fait de manger dans des ustensiles cassés entraîne une déviation de la mémoire, chose évidemment très dérangeante et en particulier pour les hommes qui sont tenus de connaitre et retenir ce qu’ils étudient.
Le ‘Hazon Ich laisse entendre que celui qui fait des choses dont la conséquence est de perdre sa mémoire enfreint le commandement de « ne retire pas de ton cœur les propos de Torah ».

Le Rav ‘Haïm Kanyevsky (Dolé Oumachké page 362) pour sa part, écrit que ce problème n’a pas de vraie assise dans la Halakha ni dans la Kabbale. C’est dans ce sens que s’exprime aussi le Birkat yéhouda (tome 1 chap. 50).

On pourrait apporter de nombreuses preuves pour appuyer l’opinion selon laquelle il n’y a pas de problème. La première est la Halakha d’avoir un verre entier pour le Kiddouch (cf. Choul’han Aroukh chap. 183), à savoir qui n’est pas fêlé ni cassé. Si c’était un « devoir » habituel, on n’aurait pas eu besoin d’insister sur cela précisément dans les lois du Kiddouch.

Le Rav Meïr Mazouz qui va lui aussi dans le sens de l’autorisation tant que l’ustensile n’est pas vraiment cassé apporte une preuve de Rachi dans Brakhot page 41 b entête « Chiourim ».

Une autre raison pour laquelle il pourrait être interdit de consommer dans des ustensiles cassés, est rapportée par le Oumanout Néhoraï (chap. 140). Le problème est qu’on risque d’en venir à se blesser. Selon cette raison il semble évident que si l’ustensile est ébréché de sorte à ne pas pouvoir blesser en aucune manière, il n’y aura pas de souci à se servir d’un tel ustensile pour manger.

En pratique il semble que puisque l’interdit n’est pas reconnu de tous, et que même selon ceuuyx qui interdisent il est logique de supposer que ce n’est interdit que lorsque l’ustensile est vraiment cassé pas juste ébréché, il semble qu’on puisse autoriser.

Kol touv !