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Comment faire la paix avec moi meme et avancer réellement ?

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femme
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Lundi 25 septembre 2017 à 19h51

Bonjour Rav,

 

Tout d'abord j'ai pris un peu de temps à trouver un titre pour ma question qui puisse bien généraliser tout ce que je vais dire.

 

On est à quelques jours de Kippour, on vient de passer Roch hachana et psychologiquement et meme physiquement je ne suis pas du tout à fond dans la techouva.

 

En fait ces derniers temps je n'arrive plus à ressentir vraiment quelque chose, je crois en D. je suis chômeret shabbat, et je me sentais près d'Hachem y'a quelque temps mais la je me sens vraiment loin. Et j'ai du mal à revenir..

 

Et ça me fait peur parce que je me sens plus vraiment moi meme je sais pas vraiment comment l'expliquer.

 

Je pense savoir à quoi c'est du et j'aimerais aussi vous poser des questions sur ce sujet la un peu sensible : ça fait maintenant 5 ans et demi que je souffre de TCA assez importants commençant par l'anorexie puis depuis 4 ans maintenant la boulimie.

 

Et la boulimie m'a vraiment détruite étant donné que j'ai pris énormément de poids et je me supporte plus, je ne m'aime plus, et à chaque fois que je commence un processus pour m'aider et arriver à m'aimer, être en paix avec moi meme afin d'avancer, je finis toujours par craquer et par détruire tous mes efforts.

 

J'avais lu quelque part que la boulimie pouvait être lié à un manque d'émouna j'aimerais savoir si c'était le cas ?

 

Parce que personnellement je me sentais plus proche d'Hachem y'a 2 ou 3 ans que par rapport à maintenant.

 

Je sais que Hachem envoie des épreuves afin qu'on puisse se renforcer mais j'ai l'impression de somber ces derniers temps alors que pourtant je me battais vraiment avant mais la j'ai l'impression d'avoir abandonner et ça me rend folle parce que abandonner ça voudrait dire qu'il y a un sérieux manque de Emouna et pourtant je crois en Hachem sincèrement.

 

Je me comprends plus trop, je me suis un peu perdue je dois l'avouer.

 

Et en cette période là ou la techouva est extrêmement importante ça m'attriste beaucoup de pas ressentir réellement les choses comme avant vis à vis de la religion.

 

Voila voila, j'espère que je me suis bien exprimée car j'ai beaucoup de mal à parler de ces choses la dans ma vie de tous les jours, merci d'avance pour votre réponse.

Mardi 26 septembre 2017 à 19h14

Chalom Ouvrakha !

 

Ne j'ai aucun doute que ces problèmes vous troublent terriblement, et que vous n'arrivez plus trop à faire le point.

 

Je pense sincèrement que ce n'est pas vraiment lié à un manque de Emouna, c'est une maladie psychologique voire psychiatrique qui se résoud Baroukh Hachem dans la plupart des cas.

 

Vous battre toute seule me semble être un combat voué à l'échec. 

 

Je vous recommande vivement de consulter un psychologue ou psychiatre compétent qui vous aidera en l'espace de peu de temps Béézrat Hachem à en finir avec cela.

 

Vous verrez qu'ensuite et je l'espère même pendant, vous rerouverez Béézrat Hachem votre sérénité.

 

Gmar 'Hatima Tova et Béhatsla'ha Rabba !

homme
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Mercredi 27 septembre 2017 à 15h25

Avec la permission du Rav, j'aurais aimé dire quelques mots à Sarah.

 

Votre question entre manque de emouna et boulimie m'a donné envie de réagir.

 

Sans que par mon avis je souhaite corroborer les propos du Rav, ce qui serait un manque évident de savoir-vivre, permettez-moi de généraliser votre pour qu'ensuite de cela, par un raisonnement a fortiori, celle-ci soit éclaircie.

 

Y a-t-il un lien entre souffrance et manque de emouna ? D'un côté, la réponse est forcément positive, serait-ce parce que le manque de emouna, et donc le détachement avec D.ieu, ne peut qu'engendrer de la souffrance.

 

Cette souffrance prendra volontiers la forme de la frustration, du doute, de la colère et du désespoir qui ne peut que suivre, au moment où la lucidité momentanément retrouvée aide à réaliser la distance entre soi et la Vérité.

 

Comme illustration supplémentaire, on peut également citer le cas de la personne qui, n'ayant pas le courage (car il en faut) pour parfaire sa emouna, choisit une sorte de voie de la facilité : cultiver une sorte de misérabilisme quand même pétri de mauvaise foi (ce qui est le cas de le dire !), afin " d'attendrir " D.ieu s'il est permis de s'exprimer ainsi, pour qu'au final D.ieu lui soit favorable à moindre frais.

 

Ce cas de figure, moins rare qu'il n'y paraît, peut aussi plaider en faveur d'un lien entre souffrance et emouna. Et puis, d'un autre côté, on peut affirmer sans risque de se tromper que la souffrance est une nécessité de la condition humaine. Nécessité évidemment scellée par la malédiction pesant sur l'homme suite à la faute commise dans le Gan 'Eden, et avant même cela nécessité du fait que la nechama, véritable « part de D.ieu là-haut (Iyov 30,2) » souffre dans ce monde, un monde tellement grossier comparé à sa nature raffinée. L'homme souffre donc de toute façon, qu'il ait ou non développé sa emouna.

 

J'ajouterais même qu'un authentique homme de foi peut souffrir, parfois même bien plus que les autres, du fait même de son niveau spirituel. Pensez au roi David. Viendrait-il à l'esprit de quiconque de prétendre qu'il n'a pas souffert ? Sa vie, de sa naissance à sa mort, est une suite de souffrances et de revers ! Et viendrait-il à l'esprit de quiconque d'affirmer qu'il était dépourvu de emouna ? Bien au contraire, ses souffrances furent sublimées pour construire une emouna qui servit d'exemple des générations durant, jusqu'à aujourd'hui, et qui transpire au travers des versets si purs du Sefer Tehilim !

 

Aussi, il ne tombe pas sous le sens de dire qu'une personne boulimique, ou anxieuse, ou dépressive, ou sujette à tout autre trouble de l'esprit ou du comportement, serait dépourvue de emouna. Il est même possible de dire qu'une telle personne, du simple fait qu'elle s'inquiète de la distance entre elle et D.ieu (lisez donc Tehilim 31,23...) a une emouna fort développée !

 

Ceci me rappelle le cas extrême d'un ex-élève d'un certain Rav qui, après la terrible Shoah durant laquelle sa famille avait disparue, vint le trouver, tête nue, ne cachant pas qu'il avait abandonné tout lien avec le judaïsme. Quand il demanda à son Rav, sans doute moitié soucieux, moitié provocateur : « Ai-je encore la foi, Rabbi, ai-je encore la foi ? », son Rav lui répondit : « Quiconque accepte de vivre après cette tragédie est pétri de foi ».

 

Comme vous le comprenez, on peut avoir réellement conservé la emouna, même si d'autres diraient le contraire. Pour en revenir directement à vous, faire techouva demande de lien un lien avec D.ieu. Or, dans cette équation apparemment simple, on pense souvent uniquement à la partie du lien qui se trouve "du côté de D.ieu". Mais s'intéresse-t-on à ce qui se trouve de l'autre côté du lien ?

 

Cet être humain qui, supposé rechercher D.ieu ainsi que le recommande le verset (voir Michlei 3,6), pense-t-on à évaluer s'il est état de rechercher quoi que ce soit ? Il est des périodes dans la vie où les doutes empêchent de sortir de soi. Pour un être lambda, c'est une souffrance.

 

Pour un être croyant, la souffrance est double, car il s'y ajoute celle de l'angoisse provoquée par la perte de contact avec D.ieu, comme vous l'exprimez si bien. Il faut avoir le courage de se souvenir que parmi les mitsvoth entre l'homme et son prochain, il existe des mitsvoth entre l'homme et sa propre personne. Et que ces mitsvoth, parfois, permettent de construire la base nécessaire à l'accomplissement d'autres mitsvoth. Car il semble insensé d'exiger d'une personne ayant une estime de soi pitoyable, de donner de l'estime à autrui (bien que ceci puisse parfois catalyser l'amour-propre, contre toute attente).

 

Il semble aventureux d'exiger qu'une personne ne sachant pas qui elle, de partir à la recherche de D.ieu sans craindre de sombrer totalement dans le déséquilibre.

 

Aussi, parfois, en fait tout le temps, il est nécessaire de se construire. De se comprendre, de comprendre ces comportements jugés inadéquats par autrui, et que l'on reproduit pourtant soi-même, sans même savoir pourquoi. De comprendre également l'origine des émotions qui nous submergent du fait qu'elles s'expriment avec une intensité et une fréquence difficiles à supporter.

 

Permettez-moi de vous souhaiter une pleine réussite dans votre reconstruction personnelle, qui d'ailleurs ne doit pas être une honte mais une fierté, et qui sans l'ombre d'un doute fait partie d'un processus de techouva responsable.

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L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!