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Perles Sur la Parachat Leh' Léh'a.

Dimanche 26 octobre 2014

Pourquoi avoir caché à Avraham le pays vers lequel il se dirigeait? Comment un rabbin donna-t-il  à un mécréant la même bénédiction qu'Avraham? Pourquoi mettons-nous talit et téphilines à chah'arit? Pourquoi la Torah ne parle-t-elle pas du monde futur? A qui le président des Etats-Unis aurait-il donné sa fille s'il vivait à l'époque biblique? Pourquoi le prophète Elie est-il présent lors de chaque circoncision? Des réponses dans les lignes qui suivent…..

 

"Va-t'en de ton pays, du lieu de ta naissance et de la maison de ton père, vers le pays que Je t'indiquerai" (12, 1)

 

A la fameuse question " pourquoi Hashem n'a pas dévoilé immédiatement à Avraham  quel est le pays vers lequel il se dirigeait " Rachi répond: "pour qu'il (le pays) soit chère à ses yeux". Le Chem Michemouel propose une explication supplémentaire, à partir de l'enseignement de son père, le grand Avné Nézer, qui exprimait l'aphorisme devenu célèbre: '' A tout endroit où se trouve l'esprit d'un homme-  c'est comme si cet homme se trouvait effectivement là-bas ". Ainsi, en dévoilant trop tôt l'endroit vers lequel Avraham devait se diriger, celui-ci serait en quelque sorte considéré comme déjà arrivé à destination.

 

Or il devait tout d'abord opérer trois séparations; comme indiqué dans le verset: se séparer de son pays, de son lieu de naissance et enfin de la maison paternelle. Ceci à l'exemple de l'ustensile en porcelaine utilisé pour du vin voué à un culte idolâtre, qui doit être rincé trois fois pour pouvoir être utilisé. Ainsi, une fois débarrassé de ce vécu ''encombrant", Avraham pouvait-il se lancer dans sa nouvelle vie.

 

Retenons de cela la place essentielle qu'occupe la pensée dans la vie humaine, pensée généralement pas ou peu considérée comme déterminante par le monde séculier qui nous entoure.

 

"Et Je ferai de toi une grande nation; Je te bénirai et grandirai ton nom et tu seras une bénédiction. " (12,2).

 

Le Ben Ich Hay donne à " l'agrandissement du nom" mentionné dans la bénédiction faite à Avraham le sens suivant: il s'agit de la lettre Hé ajouté au nom AVRAM qui deviendra donc AVRAHAM.

 

Le Rav Mordekhay Eliahou ztsl racontait l'histoire d'un homme qui s'appelai Mr Man et qui ne cessait de causer des ennuis à ses frères juifs. Or voilà qu'un jour le rabbin local l'appela et le gratifia des mots suivants: "qu'Hashem te donne la même bénédiction que celle donnée à Avraham!" Notre homme, comblé par ce qu'il venait d'entendre, fit le tour de ses amis pour raconter ce qu'il eut le mérite de recevoir.

 

Ceux-ci furent à ce point surpris qu'ils vinrent frapper à la porte du rabbin pour demander des explications. Le rabbin répondit avec simplicité: "Hashem ajouta au nom Avram la lettre Hé; et bien lui aussi j'ai souhaité que son nom devienne HA-MAN pour que chacun sache le mal qu'il cause aux juifs!"

 

'' Avram dit au roi de Sodome : '' Je lève la main vers l'Eternel, D. suprême qui a fait les cieux et la terre; depuis un fil jusqu'à une courroie de sandale, je ne prendrai rien de ce qui est à toi; afin que tu ne dises pas "c'est moi qui ai enrichi Avram" (14, 22/23).

 

Avraham fait ici preuve de grandeur d'âme, en refusant de prendre pour lui la moindre part du butin qui lui fut proposée après la guerre qu'il gagna.  C'est pour avoir dit ces mots, nous dit le Talmud, que les descendants d'Avraham gagnèrent deux mitsvots: le fils d'azur (qu'on appose sur le vêtement du Talit) et la lanière des téfilins (phylactères).

 

Le Mechekh Hokhma suggère : nous comprenons alors pourquoi les juifs se vêtissent du talit et des téfilines pour la prière du matin, chaharit. En effet, c'est par le mérite d’Avraham que nous portons talit et téfilines ; or la prière de chaharit est précisément celle qui a été instituée en regard d'Avraham (chararit correspond à Avraham, minh'a à Itsh'ak et arvit à Yaakov), il était donc cohérent que nous accomplissions ces devoirs précisément durant cet office! 

 

"Après ces évènements, la parole de l'Eternel fut adressée à Avram dans une vision en disant: ''Ne crains rien Abram, Je suis un bouclier pour toi; ta rétribution sera très grande;" Abram dit: "Seigneur D., que me donnerais-Tu, alors que je suis sans enfant et que l'intendant de ma maison est Eliezer de Damas?"" (15, 1/2).

 

Nah'manide remarque un fait intéressant: "Il ne lui est pas monté à l'esprit (d'Avraham) que le grand salaire dont il était question était le monde à venir (et pas un salaire dans ce monde ci)! En effet cela (la récompense dans le monde futur) ne mérite pas une promesse (étant donné l'évidence de la chose)" Donc pour le Ramban le dialogue entre Hashem et Avraham ne s'articule qu'en termes de récompense terrestre; la récompense future étant trop évidente. En effet, disent nos maîtres (à ce sujet, voir l'étude intéressante du Rav Boriandanski dans Siyah' Itsh'ak), la portée spirituelle de chaque élément terrestre est une évidence pour quiconque est quelque peu conscient de l'âme qui l'habite.

 

Les Tsadikims n'ont aucun doute là-dessus. Seul un déni de son être intérieur aux accents darwiniens peut faire oublier cet état de fait. C'est la raison pour laquelle, selon le Ramban, la Torah ne mentionne pas, du moins de façon explicite, l'existence de rétributions dans le monde à venir; et ne parle au contraire que de bienfaits terrestres pour ceux qui suivent le droit chemin. En effet, les récompenses "spirituelles" sont naturelles, voire évidentes: comment le plus grand des bienfaits matériels pourrait-il jouer le rôle de rétribution à l'égard de mitsvots à qualité éternelles? La Torah ne parle que de ce qui est nouveau.

 

"Mais Saray, l'épouse d'Abram ne lui avait pas donné d'enfant et elle avait une servante égyptienne du nom de Agar" (16,1).

 

Cette servante n'était autre que la fille du pharaon. Lorsque le pharaon vit les miracles qui furent octroyés à Sarah il dit '' mieux vaut pour ma fille d'être servante dans cette maison que maîtresse dans une autre maison" (Rachi). Dans la torah, nous dit Rav Wolbe, nous pouvons constater chez les anciens goyims une certaine proximité avec la spiritualité. Même le pharaon, qui avait pourtant souffert par l'intermédiaire d'Avraham, prit conscience qu'il était préférable d'être servante chez Sarah que patronne ailleurs! Il ajouta: " Aujourd'hui (il parlait au début des années 80) il serait improbable que le président Reagan envoie sa fille devenir servante dans la maison du Rav Chakh!''….

 

 

"Vous circoncirez la chair de votre excroissance et ce sera le signe de l'alliance entre Moi et vous" (17, 11).

 

La cérémonie de la brih mila est associée à la présence du prophète Eliahou, comme chacun le sait. Cette certitude est puisée dans le Zohar, qui présente cette venue comme une punition qui fut donnée au prophète suite à la critique qu'il émit à propos du peuple juif qui, selon ses dires, ne respectaient plus l'alliance contractée. Hashem lui  imposa donc d'être présent à chaque circoncision pour témoigner lui-même de l'accomplissement de cette mitsva.

 

Ce qui est paradoxal dans cette histoire c'est que nous constatons qu'il s'agit  plutôt d'une récompense dont Eliahou  a été gratifié? Etre le témoin d'une telle alliance est-il à ce point éprouvant? Certes, le Prisha, un des grands commentateurs du Choulh'an Aroukh, suggère effectivement qu'il s'agisse d'une récompense pour avoir critiqué avec zèle la négligence de ses contemporains envers la brit mila. Mais ses propos ne correspondent pas à une lecture ''normale'' du Zohar! Retenons alors l'interprétation d'un autre auteur, qui lui, y voit effectivement une punition: celle pour Eliahou de perdre, au moment où il est présent  en ce bas monde, l'étude et les nouvelles interprétations générées dans la Yeshiva céleste…

 

Enfin, pour Rabbi Yossef Hayim de Bagdad, il faut comprendre ainsi: la Néshama d'Eliahou doit au même moment être présente à plusieurs britots; ce n'est donc pas dans son ''intégralité" qu'elle se déplace un peu partout: ce ne sont que des étincelles de cette néshama qui apparaissent. Or, disent les kabalistes, cet éclatement et cette dispersion provoquent une certaine souffrance à l'âme qui les subi!

 

Cet article a été écrit par R. Chmouel Olivier.

L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!