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Perles de la Parachat Vayéra.

Mardi 04 novembre 2014

Pourquoi Avraham ne s'est-il pas guéri lui-même? Loth était-il généreux? Que gagne-t-on à avoir un endroit fixe pour sa prière? Que nous enseigne le bélier d'Avraham? Quelle est le sens de l'épreuve? Des réponses, dans les lignes qui suivent.
 

 

Avraham, souffrant de la circoncision, cherche des invités.

 


(…) Il leva les yeux et vit : voici que trois hommes se tenaient à proximité de lui(…)" (18,2). 

 

L'un de ces trois hommes, qui étaient en réalité des anges, était venu guérir Avraham, dit le Talmud. Différents commentateurs ont posés la question suivante: nous savons, par source talmudique également, qu'Avraham était en possession d'une pierre précieuse pendue à son cou et qui avait la faculté de guérir quiconque malade la regardait. Pourquoi, dès lors, ne se servi-il pas de cette pierre extraordinaire pour se guérir lui-même?! Les réponses sont nombreuses, en voici quelques-unes:

-Certes la Tora autorise la guérison par l'intermédiaire de la médecine (en l'occurrence peu conventionnelle…), mais il n'en reste pas moins que certaines personnes extrêmement pieuses et fidèles à l'Eternel préféreront s'adresser directement à Lui pour invoquer la miséricorde. (Maharcha)
-La circoncision effectuée par Avraham n'était pas uniquement un acte d'obéissance, elle lui a permis de devenir "tamim", intègre, et d'avoir une maitrise totale des différents membres de son corps. Or Avraham ne voulait surtout pas avoir l'air de s'empresser  à se débarrasser des douleurs qui accompagnent cette mitsva, il voulait au contraire montrer que la souffrance valait largement la peine face aux bénéfices qu'il avait récolté. (H'ida)
-Comme le dit le Talmud, "le prisonnier ne se libère pas lui-même de prison". Si tous les malades pouvaient guérir a la seule vue de cette pierre, Avraham, en revanche, était incapable de l'utiliser pour lui-même. (Tiferet Yehonatan)

 

Loth fuit Sodome.

 

"(…) Fuis pour ta vie ! Ne regarde pas derrière toi et ne t’arrête nulle part dans la plaine ; fuis dans la montagne, car tu pourrais périr." (19,17).

 

Loth était certes un homme généreux, mais ce n'était qu'en comparaison avec les autres habitants de Sodome. S'il se sentait peut-être digne d'éloges, il ne semble pas que ce soit là une  approche très intelligente. Il aurait mieux valu, dans ce genre de domaine, aspirer à égaler ceux qui sont en haut de l'échelle du bien; et non pas à se satisfaire d'avoir surpassé les plus nuls. C'est à partir de cette idée que l'auteur du Kéli Yakar (dans Sifté Daat) propose une lecture allusive du verset cité: " Ne regarde pas les gens qui se trouvent derrière toi, c’est-à-dire ceux qui sont moins droits que toi; regarde au contraire vers la montagne; vers le haut, afin d'imiter ceux qui sont meilleurs que toi".

 

Avraham se lève tôt.


" Abraham se leva de bon matin à l’endroit où il s’était tenu devant l’Éternel" (19, 27). Nos Sages voient dans ce verset une invitation à être fidèle à notre lieu de prière, tout comme Avraham. Et l'on dira, au sujet d'un homme ayant eu ce réflexe méritoire et qui vient de quitter ce monde: "Quel (homme) humble! Quel (homme) pieux!". Le Rav Eliashiv commentait ces propos d'une manière originale: Il est pour ainsi dire impossible qu'un individu ayant peu investi dans le perfectionnement de ses traits de caractères, fréquente la même synagogue durant toute sa vie. Une fois se plaindra-t-il de ne jamais monter à la Tora, une autre fois de ne jamais servir d'officiant, etc. etc. Si quelqu'un n'a jamais changé de synagogue durant toute sa vie, c'est donc qu'il est digne d'être qualifié de modeste ou de h'assid!

 

Le bélier le plus ancien.


Le bélier ayant servi à remplacer Itsh'ak pour le sacrifice offert par d'Avraham fut créé, disent les Pirké Avot, la veille du Chabat précédant la création du monde, dans les instants qui précédèrent la nuit du Chabat. Laissons de côté la manière dont notre cher bélier a traversé autant d'années et intéressons- nous au message que nous pouvons saisir dans ces paroles de nos maîtres. Si nous faisons correspondre les six jours de la Création aux six millénaires qui constituent la durée de toute l'histoire de l'humanité, dit Rabbi Yossef Hayim de Bagdad (le Chabat de la Création  correspondant alors à l'époque messianique), nous nous trouvons alors aujourd'hui au sixième jour, veille de Chabat. Le message que nous adresse le bélier est donc pour notre génération plus que d'actualité. Mais quel est ce message? C'est que si finalement le bélier a pris la place d'Itshak dans le sacrifice, il n'en reste pas moins que cet épisode est considéré aux yeux de l'Eternel comme le sacrifice d'Itsh'ak lui-même! La volonté manifeste d'Avraham et de son fils de répondre avec zèle à la sollicitation divine est suffisante pour considérer le désir comme accomplissement. C'est dans le millénaire que nous vivons (et dont la fin approche), où nous sommes privés d'un bon nombre de Mitsvots (en particulier celles liées au Temple) et que notre intégrité spirituelle en devient menacée, que nous devons connaitre le principe suivant: en désirant sincèrement accomplir tous les commandements de la Torah, nous sommes considérés comme les ayant déjà accomplis.

 

Le cœur et les actes.


L'épreuve que constitue pour Avraham le sacrifice de son fils nous invite à une petite réflexion sur le sens de l'épreuve en général (inspirée des cours du Rav Wolbe). Entendons par épreuve celle envoyée directement par D. et non pas celle que l'homme déclenche ou suscite lui-même. On ne peut mettre sur le même plan l'épreuve envoyée à Avraham et une situation compliquée dans laquelle on se serait trouvé en négligeant les précautions que nous enseigne la Torah, par exemple, pour ne pas fauter. Nah'manide définit donc l'épreuve non pas comme une nécessité pour D. de "tester" l'homme, ce qui serait fort inutile, mais une nécessité pour l'homme de transformer son potentiel en réalité. Et du coup recevoir un salaire conforme à un effort de réalisation; et pas seulement une récompense pour un bon cœur prédisposé au bien. Car si Avraham était disposé théoriquement à obtempérer aux injonctions divines, il n'empêche que seule une concrétisation de cette volonté était susceptible de le hisser aux sommets qu'il finira par atteindre. Avraham est un homme d'action. C'est le même Avraham qui fera patienter la Présence Divine pour courir chercher des hôtes. Accueillir la Présence Divine est une réalisation du cœur. Accueillir des invités est une réalisation tout court. (Nous connaissons tous ces gens qui affirment être prêts à donner de grosses sommes d'argent a la Tsédaka si un jour ils gagnaient au loto. Ils ignorent que l'épreuve ne consiste pas à promettre lorsque l'on n'a pas, mais bien à donner lorsque l'on a, ce qui est déjà moins fréquent….)         

 

Ce cours a été rédigé par R. Chmouel Olivier.   

 

L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!