davidt

Chalom Ouvrakha !

Au sujet d'une theillère contenant des feuilles les décisionnaires sont partagés à ce sujet. Des témoignages affirment que le 'Hazon Ich se servait de cet ustensile bien que les feuilles étaient complètement mélangées dans le thé. 

Le Or'hot Chabbat se fatigue à expliquer cela. 

Dans votre cas où il s'agit d'un sachet, il me semble évident que la theillère n'est pas un ustensile réservé à trier le liquide d'un sachet de thé. Si telle était son utilisation, les trous auraient été bien plus gros.

Béhatsla'ha ! 

Chalom Ouvrakha !

Il faut savoir les principes de bases des lois de la cuisson le Chabbat pour pouvoir répondre à votre question.

La Halakha affirme que le Kli Richon (casserole se trouvant sur le feu actuellement ou ayant été posée sur le feu ultérieurement et dont la chaleur est encore supérieure à 40-45 degrés) est en mesure de cuire tous types d'aliments quels qu'ils soient. 

Le Kli Chéni, a contrario, à savoir l'ustensile second littéralement c'est à dire l'ustensile dans lequel on aurait versé l'eau bouillante sortant du Kli Richon, n'a pas la faculté de cuire la plupart des aliments. En effet, les parois de ce second ustensile ne s'étant à aucun moment trouvé sur le feu, se trouvent refroidir le contenu qui s'y déverse du Kli Richon, et ceci en dehors de l'effet de l'air qui refroidit aussi l'eau qui y entre en contact lors du versement.

Certains décisionnaires (‘Hayé Adam Clal 20 § 4 rapporté par le Michna Béroura chap. 318 § 48) ont toutefois restreint cela au cas où l’eau se trouvant dans le Kli Chéni n’est pas bouillante, mais si elle arrive à une chaleur nommée « Yad Nikhvit Bo » c’est-à-dire que l’homme pourrait se brûler à son contact, bien qu’elle se trouve en Kli Chéni elle a la capacité de cuire même les aliments n’appartenant pas à la famille des Kalé Habichoul.

Il existe toutefois une exception, c’est-à-dire un type d’aliments qui peuvent être cuits même dans un Kli Chéni. Il s’agit des aliments nommés « Kalé Habichoul » c’est-à-dire aliments ne requérant pas une cuisson intensive pour cuire. Les deux exemples mentionnés dans la Guémara sont le « Kouliass Haispanin » d’une part, c’est une espèce de tout petit poisson cuisant très rapidement, et de l’œuf de poule d’autre part.

Les décisionnaires vont affirmer que ces deux espèces d’aliments sont tellement rapidement cuits que même si on procède à un « Irouy de Kli Chéni » c’est-à-dire si l’on verse un jet d’eau du Kli Chéni sur ces poissons ou sur ces œufs, ils seront cuits et on aura donc enfreint l’interdit Toranique de cuire Chabbat.

Le ‘Hafets ‘Haïm a étendu la liste des aliments pouvant être cuits même dans le Kli Chéni à tous les aliments autres que l’eau, l’huile et les épices non moulues. Selon lui, toutes les autres épices ne devront pas être placées dans un Kli Chéni de peur qu’elles n’entrent dans le cadre des Kalé Habichoul. Il sera toutefois autorisé de procéder à un Irouy de Kli Chéni sur ces espèces. C’est dans ce sens qu’ont été le Ben Ich ‘Haï ainsi que le Kaf Ha’haïm.

D’autres décisionnaires au premier rang desquels se trouve le ‘Hazon Ich, telle est l’opinion du Rav Ovadia Yossef zatsal etc. est qu’en dehors des aliments dont il a été explicité qu’ils sont Kalé Habichoul, les autres aliments (excepté le thé et les infusions) ne sont pas censés l’être et il n’y a pas lieu de craindre qu’ils le sont.

En ce qui est du Kli Chlichi (c’est-à-dire l’eau déversée d’un Kli Chéni via un autre ustensile), il n’a pas la capacité de cuire quelque aliment qui soit, y compris les « Kalé Habichoul ».

Je pense avoir donc répondu à votre question, en pouvant affirmer qu’il est autorisé de placer un œuf dans un Kli Chlichi Chabbat.

Je tiens à préciser que même selon l’opinion du ‘Hayé Adam rapportée plus haut, selon laquelle il serait interdit de placer des aliments non Kalé Habichoul dans un Kli Chéni bouillant, ceci ne concernera pas le cas d’un Kli Chélichi qui serait bouillant (‘Hazon Ich chap. 52 § 19). Donc quand bien même votre Kli Chélichi serait très chaud, ceci sera autorisé sans l’ombre du moindre doute.

Béhatsla’ha !