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Lois de la veillée

Jeudi 06 juin 2019
Catégories : Chavouot, Fêtes juives

Question 1 :

 

Cher Rav, chaque année, à l'issue de la veillée de Chavouot, je me pose la question de savoir si, n'ayant pas fermé l'œil de la nuit, je suis cependant dans l'obligation de procéder à l'ablution des mains du matin (Nétilat Yadaïm). Et si oui, faut-il ou pas l'accompagner de sa Bérakha ?

 

Réponse :

 

Vous posez là une question que l'auteur du Choul'han Aroukh (cf. Ora'h 'Haïm chap. 4 § 13) s'est lui-même posé. Le nœud du problème est le suivant : Il est établi, d'une part, que chaque matin, au réveil, nous avons l'obligation de procéder à la Nétilat Yadaïm en l'accompagnant de sa Bérakha. Il est établi, d'autre part, que cette ablution matinale a, entre autres choses, pour fonction de chasser de nos mains le « mauvais esprit (roua'h raa) » qui s'est emparé d'elles durant la nuit.

 

La question est à présent de déterminer ce qui est à l'origine de la présence sur nos mains au matin de ce « mauvais esprit ». Est-ce le fait d'avoir dormi, et alors peu importe qu'il fasse nuit ou qu'il fasse jour ? Ou, est-ce le fait d'avoir passé la nuit, et, en ce cas, peu importe que l'on ait dormi ou pas ?

 

Ainsi donc, pour ce qui vous concerne, si c'était la première hypothèse qui était retenue, vous n'auriez aucune obligation de faire « Nétilat Yadaïm » à l'issue d'une nuit sans sommeil. Par contre, si c'était la seconde, vous en auriez l'obligation, dès lors que vous avez passé la nuit.

 

Le Choul'han Aroukh n'a tranché en faveur ni de l'une ni de l'autre de ces deux hypothèses et a laissé la question en suspens, ce qui a conduit les décisionnaires (Rama ibid. chap. 4 § 13) à la conclusion suivante : dans un cas comme le vôtre, il y a nécessité de faire Nétilat Yadaïm, afin d'échapper au doute, mais sans l'accompagner de sa Bérakha, en vertu du principe « Safek Bérakha Léhakel » selon lequel lorsqu'il existe un doute quand à l'opportunité de réciter une bénédiction, mieux vaut s'en abstenir.

 

Il est à noter que le Michna Béroura (cf. ibid chap.4 § 30) rapporte l'opinion de nombreux décisionnaires Achkénazes ayant stipulé que si l'on s'est rendu le matin aux toilettes, il sera possible de faire Nétilat Yadaïm en l'accompagnant de sa Bérakha. Cependant, les décisionnaires Séfarades sont d'un avis contraire, et n'autorisent pas, même en ce cas, de réciter cette bénédiction.

 

Il est important de préciser que si, durant la nuit, on a dormi, serait-ce durant une demi-heure, dans des conditions de sommeil normales (allongé sur un lit et lumière éteinte), l'on devra, au matin, faire Nétilat Yadaïm en l'accompagnant de sa Bérakha.

 

Question 2 :

 

A l'issue de la veillée de Chavouot, a-t-on l'obligation de réciter les Birkot HaThora (préalables à l'étude de la Thora) ?

 

Réponse :

 

Le Michna Béroura (chap. 47 § 28) rapporte à ce propos deux opinions. Selon la première, tant que nous ne sommes pas déconnectés mentalement de l'étude de la Thora par le biais d'un sommeil profond, nous demeurons raccordés aux dernières Birkot HaThora que nous avons récité la veille : elles nous ont permis d'étudier la Thora durant toute la nuit, et elles nous le permettront aussi le lendemain tant que nous n'aurons pas été dormir.

 

Selon la seconde opinion, les Birkot HaThora doivent, à l’exemple des Birkot Hacha’har, être récitées une fois par jour, que l'on ait dormi ou pas.

 

A cet égard, la coutume en vigueur au sein des communautés Séfarades se conforme à cette seconde opinion voulant que l'on récite les Birkot HaThora à l'issue d'une veillée d'études. Par contre, les communautés de rite achkénazes sont sur ce point partagées. C'est la raison pour laquelle, pour une personne de ce rite, le mieux sera,  dans la mesure du possible, de demander soit à une personne de même rite ayant dormi, soit à une personne de rite séfarade, de l'acquitter de ces Bérakhot auxquelles elles sont elles-mêmes tenues sans conteste possible.

 

Dans cette situation, la personne souhaitant être rendue quitte s'abstiendra, selon la majorité des décisionnaires, de prononcer les mots « Baroukh Ou OuBaroukh Chémo » au prononcé du Nom divin, et répondra « Amen » à l'issue de chaque bénédiction qu'elle aura écoutée avec attention. Elle devra avoir l'intention d'être acquittée, tandis que, dans le même temps, la personne récitant la Bérakha devra avoir l'intention de l'en acquitter.

L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!