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Perles sur Parachat Noah'

Lundi 20 octobre 2014

Pourquoi les bonnes actions sont-elles comparées aux enfants? Quand Noa'h a-t-il connu la prison ferme? Peut-on croire en D. "à moitié" ? Pourquoi Noa'h n'était pas végétarien, comme son ancêtre Adam? Vigneron est-il un noble métier? Pourquoi l'édifice de Babel ne devait pas être en pierre? Des réponses, dans les lignes qui suivent! 

 


"Voici les engendrements de Noa'h, Noa'h etait un homme juste etc.'' (chap 6, verset 9).

 

C'est le premier verset du seder de Noa'h, que Rachi commente: '' cela vient apprendre que les principaux engendrements des justes, ce sont les bonnes actions." Quel est l'enseignement que nous pouvons tirer de ces propos?

 

Le Rav Wolbe (Chioure Houmash) explique: il y a des actes qui peuvent être "extérieurs" a l'individu, qui ne refletent pas son intériorité. En revanche les actes du Tsadik sont le fruit direct de sa personne. Mais pourquoi les bonnes actions sont –elles assimilées à la descendance? C'est qu'a l'instar de l'enfant que l'on on aime voir grandir, se marier et à son tour avoir des enfants et des petits- enfants, nos actes doivent procéder du même souci de "pérennité''. Nos actions ne doivent pas être ''improvisées" mais au contraire être le fruit d'une mûre réflexion quant à leur portée réelle. Ceci est l'opposé des méthodes de l'idolâtrie qui consistent à mener des efforts pour du ''rien''.

 

Ainsi, de grands professeurs de renommée mondiale ou des prix Nobels peuvent parfois donner l'impression d'œuvrer pour des causes importantes alors qu'ils ne font que battre du vent. 

 

"Noa'h était un juste etc." (6,9).

 

Le Zohar reconnait Noa'h comme un grand juste, mais avec un reproche: contrairement à Moshé, il ne pria pas en faveur de ses contemporains. C'est pour cela que les eaux du déluge portent son nom, dans le verset de Ichaya: " J'avais juré que les eaux de Noa'h ne se répandraient plus sur la terre…" Le Hatam Sofer (Torat Moshe) explique que pour ne pas avoir prié et mis en garde sa génération, Noa'h sera ''enfermé'' dans l'arche pendant douze mois comme dans une prison…

 

En effet Hakadosh B. H. aurait pu évidemment utiliser d'autres manières pour sauver Noa'h, il choisit celle qui consista a l'enfermer avec des animaux exigeants et l'empêchant de trouver le sommeil, sorte de punition destinée à éveiller Noa'h. Ce dernier, nous raconte d'ailleurs le Pirke Derabbi Eliezer, implora D. de le sortir de cette prison, épuisé par l'odeur les ours, des lions et des léopards, etc. Ajoutons que Noa'h ayant offert des sacrifices qui furent agrées et auxquels succèda la promesse de D. de ne plus détruire le monde, il ressort apparemment que Noa'h ait compris son erreur et que le séjour dans l'arche eu l'effet ''pédagogique'' souhaité.

 

"A cause des eaux du déluge."(7,7)

 

Rachi rapporte les propos des Sages: ''Noa'h faisait partie des "petits" croyants, il croyait et ne croyait pas en la venue du déluge, et n'entra dans la teva qu'après que les eaux l'y poussèrent…".Ces propos contrastent avec l'idée que l'on se fait généralement de la "croyance", à savoir le tout ou rien. On ne peut, alors, diviser l'humanité en croyants et non-croyants. Rabbi Yerouh'am de Mir donnait l'image d'un homme que nous appellerons Chimon que l'on persuada de l'honnêteté et de la fidélité de Reouven. Ce dernier vint ensuite demander un prêt de 1000 dollars à ce Chimon. Bien que convaincu de son honnêteté, Chimon lui répondit "Ecoutes, s'il s'agissait d'un petit prêt de 10 ou 20 dollars cela n'aurait posé aucun problème, mais une telle somme!..." 

 

Ainsi en est-il de la foi: elle est une dynamique qui embrasse tous les âges et tous les niveaux de l'homme.  Toutefois, le niveau auquel nous devons aspirer est celui d'une foi ou la parole d'Hashem devient plus réelle que la pseudo-réalité…

 

"Tout ce qui se meut et qui vit etc. sera pour votre nourriture" (9,3)

 

 Pourquoi la consommation de la viande n'était-elle pas autorisée déjà depuis Adam, le premier homme, et ce n'est qu'à partir de Noa'h que cela fut permis? Le Or Hahayim donne trois raisons:1) C'est grâce à Noa'h que les animaux furent sauvés, donc il lui en revient la consommation. 2) Il s'est fatigué et épuisé pour s'occuper de ces animaux durant le séjour dans l'Arche. 3)

Grâce au sacrifice de Noa'h Hashem promis de ne plus détruire le monde et donc Noa'h fut autorisé à se nourrir des animaux.

 

Une fois de plus nous constatons que la consommation de viande n'est pas un acte anodin, ni une évidence qui s'impose à l'humanité depuis la nuit des temps. C'est une "autorisation" qui mérite notre attention et notre réflexion.

 

'' Noa'h, d'abord cultivateur, planta une vigne" (9,20)

 

Apres le déluge, Noa'h s'adonne à une activité purement ''terrestre'': il plante une vigne. Le mot ouvrant ce passage dans la Bible est ''Vayah'el''. Rachi traduit et explique :'' il s'est profané, car il aurait dû s'occuper au début d'une autre plantation. '' . Autrement dit ''Vayah'el'' vient de ''Leah'el'', profaner. Pour Even Ezra, en revanche, cela signifie ''il commença'' (vayah'el est alors un verbe a la double consonne a la forme Piel). En fait, nous semble-t-il, les deux traductions sont complémentaires. Si Noa'h s'est "profané", c'est, comme le suggère Rachi, parce qu'il a donné préséance a la vigne plutôt qu'à une autre plantation. Le choix de l'activité première est ici reproché à Noa'h.

 

Evidemment, Noa'h avait ses raisons. Le vin n'est pas une boisson comme les autres. D'ailleurs, elle joue un rôle primordial dans le vécu religieux. Le vin est présent dans les sacrifices du Temple,  il est aussi l'élément capital du Kidoush. Il est aussi l'un des premiers objets de bénédictions dans l'ordre de préséance des bénédictions qui s'impose à l'homme lorsqu'il a devant lui plusieurs aliments à consommer. Pourquoi pas le vin comme première plantation, alors? C'est que le vin recèle aussi, comme chacun le sait, le pouvoir de faire perdre toute capacité de jugement, toue lucidité.  Or rien n'est plus indispensable au serviteur de D. qu'un esprit et une raison ''connectés'' au réel, donc au divin. Le vin recèle donc le plus grand danger. Voilà ce à quoi Noa'h aurait dû penser avant de se mettre au travail: dans le monde nouveau dont il était en train de poser les fondements, les premières activités auxquelles il se vouait devaient être immaculées de tout défaut.

 

Peut-être, à son échelon bien sûr, aurait-il dû être plus vigilant. (Voir les écrits du Saba de Kelm)


 

"Allons, préparons des briques" (11,3)

 

La raison pour laquelle la génération de Palagua construisirent leur édifice  avec des briques et non avec des pierres est, disent les Sages, car on ne trouvait pas de pierres en Babylonie. Mais Rav Pinkuss y voit aussi une allusion: Cette génération avait comme ambition affichée de ne plus être subordonnée à l'hégémonie divine.

 

Ainsi,  préféraient-ils la brique, matériaux appartenant d'une certaine manière au  domaine de l'homme puisqu'ayant subi une transformation depuis son état initial naturel, à la pierre qui, elle, est présente depuis la création et donc appartenant au ''monde d'Hashem''.  Ainsi pensaient-ils être cohérents avec leur "philosophie" générale.

 

Ce cours a été rédigé par  R. Chmouel Olivier.

L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!