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Perles sur Parachat Vayétsé.

Mardi 25 novembre 2014

L'exil de Yaakov comme modèle de Galout, la prière d'Arvit, l'Echelle de Yaakov, les yeux de Léa, le choix du prénom, l'origine du nom Lévi, le sommeil de Yaakov, le nom de Lavan, autant de sujets évoqués dans les lignes qui suivent.

 

"Yaakov sortit de Beer-Cheva et se rendit à ‘Haran" (28,10)

 

Le Séder de Vayétsé débute par la sortie d'Eretz Israel entreprise par Yaakov et s'achève sur son retour en Terre promise. Or puisque "les agissements des Pères sont des signes pour les enfants" ces deux mouvements correspondent à l'Exil, puis la rédemption d'Israel. Et de la même facon que la sortie de Yaakov ne fut pas une simple fuite mais le début de la construction – hors Eretz Israel- de son foyer, des douze tribus, et de manière plus générale du peuple juif, ainsi les aventures "galoutiques" des juifs seront l'occasion pour eux de canaliser et de répandre des dimensions de kédousha aux quatre coins du monde.

 

En poussant la comparaison, de la même manière que des anges spécialement envoyés à cet effet vont accompagner Yaakov en dehors du pays, le peuple juif sera particulièrement  protégé durant son dur Exil afin de ne pas y perde son âme, à D. ne plaise. Enfin, de même  que de nouveaux anges accompagnèrent Yaakov lors de son retour au pays, le peuple connaitra une assistance divine particulière lors de son retour à Tsion. (inspiré de Likouté Sih'ot volume 25)


 

"Il rencontra l’endroit et y passa la nuit, car le soleil s’était couché"(28,11)


Le Talmud (Brakhot,26) indique que Yaakov institua alors la prière d' Arvit. C'est que la nuit évoque l'obscurité, l'opacité. Yaakov instaura justement une prière afin de renforcer chez nous l'idée que même cette obscurité n'est que le masque du Divin et que toutes les difficultés de la vie ne sont que des épreuves pour grandir encore plus . Lorsque l'on s'en souvient on ne tombe plus dans le désespoir mais,au contraire on s'éleve davantage vers Hashem. (Admour de Tolné)

 

" Il fit un songe et voici qu’une échelle était dressée depuis la terre et son sommet atteignait le ciel ; et voici que des anges de D. y montaient et en descendaient" (28,12)

 

''Il y a deux chemins pour servir Hashem: le premier est allusionné dans le verbe ''descendre", c’est-à-dire se focaliser sur la manière dont les influences célestes descendent progressivement vers le monde, autrement dit comprendre la manière dont Hashem fait descendre la bénédiction sur terre. Pour ensuite "monter", se hisser vers Hashem. C'est le chemin emprunté par la Hassidout.

 

Le mouvement du Moussar, lui, emprunte le chemin de l' "ascension". L'attention est projetée sur l'homme lui-même. L'homme se découvre lui-même pour se perfectionner, pour se parfaire. Et ensuite gravir les échelons de l'existence .'' (Rav Wolbe, Chiourims, traduction libre)

 

"Et les yeux de Léa étaient flétris tandis que Rah'el était belle de taille et de belle apparence." (29,17)


Les Sages expliquent la contrariété qui pouvait se lire dans les yeux de Léa: Celle-ci entendait des gens présager un futur mariage entre elle et Essav, ainsi qu'entre sa sœur Rah'el et Yaakov. Or lorsqu'elle questionnait ces gens sur les natures respectives des deux frères, on lui racontait qu'Essav était un bandit, tandis que  Yaakov était  un être intègre et voué au bien. Cela déclenchait en elle une profonde tristesse.

 

Rabbi Yossef Hayim de Bagdad fait remarquer que ce ne fut pas tant en apprenant l'immoralité d'Essav que Léa fut profondément déçue  mais aussi et surtout en apprenant la droiture de Yaakov, destiné,lui, à sa sœur. Comment expliquer cette jalousie?

 

C'est que, dit le Rav, Léa entendait bien ne pas accepter cette vie comme une fatalité. Car une femme intelligente et vertueuse a la capacité, en s'armant d'un peu de patience, de transformer son mari Racha en véritable Tsadik. (De même qu'une femme indigne peut rendre son mari, initialement Tsadik, véritable Racha.) Seulement voilà: en apprenant qu'Essav avait un frère jumeau Tsadik et que ce dernier n'avait pas réussi à l'influencer positivement, elle en conclut qu'Essav était un ''dur à cuir'' et qu'elle n'aurait aucune chance d'opérer en lui un changement. D'où sa profonde tristesse…

 

"Léa conçut et enfanta un fils et lui donna le nom de Réouven" (29,32).


Rabbi Tsvi Hirsh Grin de Desh vint visiter le Divré Yeh'ezkel de Shinva. Reb Tsvi fit part au Rabbi de la bonne nouvelle d'une naissance prochaine dans son foyer. Et lui demanda par la même occasion comment choisir un prénom. Le Rabbi répondit: Il y a à ce sujet deux coutumes répandues: certains laissent pour le premier enfant le choix du prénom à la mère, d'autres en revanche donnent au père le soin de choisir un prénom pour la première fois. Ces deux coutumes trouvent leur source dans la Tora, l'une dans la Paracha Vayétsé et l'autre dans la Paracha Vayéchev.

 

Dans la Paracha Vayétsé c'est la maman qui appela son fils Réouven et dans la Paracha Vayéchev c'est Yéhouda qui nomma son premier fils, alors que la deuxième nomination chez Yéhouda est écrite au féminin. Cependant, ajouta le Rabbi, le Ramban explique que, certes,  la coutume à l'époque biblique était que le nom de l'ainée soit donné par le père et le nom du second par la mère. Mais le troisième enfant de Yéhouda, dit le Ramban,  fut nommé par la mère car le père était ailleurs, à Kéziv. 

 

Lorsque Reb Tsvi rentra chez lui on lui annonça que sa femme venait de mettre au monde une petite fille et qu'elle venait de la nommer au nom d'une de ses aïeuls. Il comprit alors pourquoi le Rabbi prit la peine de lui préciser que si le père était absent, il était de coutume de laisser la mère choisir un nom! (Hamevasser N0 257)

 

" Elle conçut à nouveau et donna naissance à un fils et elle dit : « Cette fois, mon époux s’attachera à moi, car je lui ai enfanté trois fils. » Ainsi lui donna-t-elle le nom de Lévi."(29,34)


Rachi rapporte les propos du Misdrash: les matriarches étaient prophétesses, elles savaient que douze tribus proviendraient de Yaakov et qu'il épousera quatre femmes. Léa se dit donc: Yaakov n'a plus d'arguments en ma défaveur, puisque j'ai rempli toute la part qui m'incombe dans l'avènement d'enfants (Trois sur douze donc un quart)!

 

Rabbi Moshé de Kotsi, l'auteur du ''Smag", explique le verset de manière plus simple: Lorsque Léa mis au monde son troisième fils, elle se dit avec joie: '' ayant eue maintenant trois enfants, mon mari sera contraint de s'en occuper avec moi. Car de manière tout à fait pratique, je peux porter deux enfants, un dans chaque bras, mais trois enfants cela nécessite un accompagnement continu. Aussi appela-t-elle son fils ''Lévi", proche du verbe "accompagner" (L.V.Y).


 

"  Le jour, j’étais consumé par la chaleur et la nuit victime du gel. Mon sommeil a fui mes yeux" (31,40)


Yaakov, en racontant à Lavan son dévouement pour le respect de son "contrat", n'évoque pas LE sommeil mais SON sommeil. C'est que le sommeil du Talmid H'akham est bien plus précieux que celui des autres. Alors que les autres perdent leur temps à dormir le Talmid H'akham exploite la nuit pour étudier et ne dort que le strict nécessaire.

 

C'est ce que souligne Yaakov en disant: même le peu de sommeil dont je disposai je le vouais à être fidèle au travail. (inspiré de Oznaim Latora). Les proches du H'azon Ich le trouvaient au réveil parfois sur son lit  et parfois couché par terre. Lorsqu'ils l'interrogèrent sur la manière dont il organisait son sommeil il répondit: je dors toujours sur mon lit, mais parfois j'étudie la Tora jusqu'au bout de mes forces et je ne me laisse que la force nécessaire pour marcher jusqu'au lit. Or il arrive que par un  calcul erroné je tombe de sommeil un peu avant d'y  être arrivé! (Rav I.Zelig Pollak, Dayan à Anvers)

 

"Lavan répondit en disant à Yaakov : « Les filles sont mes filles, les fils sont mes fils et le troupeau est mon troupeau et tout ce que tu vois est mien" (31,43)


Le blanc est une couleur qui n'en est pas une. Ainsi Lavan, ou "Blanc", était-il la fourberie même. Sans aucun scrupule, sans aucune dose de vérité. C'est pour cela que lorsque Yaakov argumentera qu'il n'y a même pas une simple aiguille appartenant à Lavan en sa possession, celui-ci s'empressera de répondre que de toutes les manières tout lui appartient! Or Yaakov a accumulé des biens par son propre labeur, ce qui ''juridiquement" parlant est l'acquisition la moins contestable possible. Le mensonge de Lavan n'en est que plus flagrant.

 

C'est semble-t-il pour cette raison que Lavan sera malgré lui  l'ancêtre des tribus d'Israel. Car il n'a pas de véritable personnalité. Or il est une idée qui traverse la pensée juive et qui suggère que le peuple juif ne se réalise qu'à partir de la neutralité même. Dans le même ordre d'idées, c'est parce que Moshé Rabénou était dénué de tout caractère personnel et qu'il réussit à être le vecteur parfait de la Parole Divine que la Torah fut donné par son intermédiaire. (Rav Pinkuss, Tiféret Tora)

 

R. Shmouel Olivier

L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!