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Souris à la vie et la vie te sourira

 


La paracha de ki Tavo met l'accent sur l'importance de servir Hachem dans la joie, sans laquelle toutes sortes de malédictions (au total 98) risquent de s'abattre sur l'Homme; Menace plutôt dissuasive, non ?

 

Pourquoi un tel acharnement ''juste'' pour une absence de joie ? N'est-ce pas un peu disproportionné? Si l'on accomplit tous les jours les mitsvot sans ressentir de joie particulière, n'est-on pas récompensé pour chacun de nos actes? Faut-il en plus être affligé d'une avalanche de malédictions? En quoi est-ce si grave de manquer d'enthousiasme?
Autant de questions qui sont une invitation à la réflexion : Comment définir la joie? Qu'est-ce qui nous empêcherait de ressentir de la joie? Pourquoi est-ce si difficile d'être joyeux? Comment y parvenir? Qu'est-ce qu'Hachem attend de nous?

 

La joie est un sentiment que l'homme ressent lorsqu'il est satisfait de sa situation. Le rav Zoucha de Annipoli indique que l'une des 3 choses qui nous interpelle chez un enfant est sa capacité à être constamment joyeux, à s'émerveiller de chaque petite chose qu'il fait ou reçoit. Lorsque l'enfant grandit, il perd progressivement de son innocence se mettant en quête de vouloir toujours plus et de facto il est moins satisfait de son sort.

 

La paracha précédente de Ki tétsé termine par l'injonction faite au peuple d'Israël d'effacer le souvenir d'Amalek. Pour rappel, Amalek est celui qui a osé s'attaquer au peuple juif dans le désert à sa sortie d'Egypte alors que le monde entier était saisi d'effroi et totalement impuissant à réagir à la vue de la protection divine miraculeuse tangible dont bénéficiait le peuple juif. Amalek, lui n'a pas eu froid aux yeux, sa vocation première était de refroidir l'enthousiasme débordant du peuple juif, témoin direct de prodiges surnaturels aussi grands les uns que les autres : les dix plaies, la sortie d'Egypte, l'ouverture de la mer des joncs… Selon l'expression de nos Sages (Rachi sur Dévarim 25-18) : " Il a refroidi la baignoire ", en référence au verset : "Il t'a rencontré accidentellement (KARkha)" que l'on peut aussi traduire par " Il t'a refroidi ".

 

Voilà la mission du mauvais penchant qui est notre amalek intérieur : il cherche à nous rendre indifférent à notre service d'Hachem, à nous désensibiliser dans nos actions, à déraciner notre joie,  à nous refroidir dans nos sentiments positifs pour nous rendre plus vulnérable et nous mettre à terre.
La Torah donne même pour consigne à celui qui part en guerre et ressent de la peur (en raison de ses fautes), de rentrer chez lui, sous peine de décourager son escadron et d'instaurer un climat de tensions et de terreur pouvant altérer la capacité des troupes à mener à bien le combat.

 

Autrement dit, toute faille dans nos sentiments peut être fatale.

 

Cela nous amène à nous demander : Sans joie, que valent nos misvot ?
Il est écrit dans le '' Nétivot Chalom'' : '' La joie n'est pas une mitsva explicite de  la Torah mais elle amène à accomplir toutes les autres mitsvot. A l'inverse, la tristesse n'est pas une faute mais elle est la source de toutes les fautes.
Le yetser hara met donc un point d'honneur non pas à nous pousser à faire une faute, c'est une trop faible victoire pour lui mais surtout à nous inciter à accomplir une Torah routinière sans joie ni enthousiasme, dénuée de vitalité. Voilà l'ennemi numéro un à abattre.

 

Pour cela, il faut connaître l'ennemi, ses stratégies, savoir comment se protéger, contre- attaquer, c'est une véritable guerre. Quelques pistes de réflexion pourront nous mettre sur la voie.

 

Stratégie n°1 : Stop… Arrêtons-nous un instant et commençons à réfléchir

 

La meilleure façon de découvrir l'ennemi, c'est déjà de réfléchir à ce qui caractérise notre service d'Hachem. David Hamelekh dit '' Ivdou eth Hachem besim'ha '' (Tehilim 100-2)'' Vous servirez Hachem dans la joie''. En hébreu les lettres du mot '' besim'ha'' (dans la joie) forment le mot ''mah'chava'' la pensée.

 

Trop souvent, le manque de réflexion vide nos misvot de leur véritable sens.

 

Parfois, notre esprit est trop encombré et anesthésié par les multitudes de messages watsap et facebook et toutes les sollicitations extérieures. Cela nous empêche de réfléchir par nous-mêmes, d'avoir une ligne de conduite qui nous est propre, de nous inspirer de la Torah et des Rabanim qui nous surpassent en sagesse.
A d'autres moments, ce sont nos interprétations erronées de la vie, des attitudes de notre entourage qui nous mènent vers la tristesse, vers des jugements de valeur qui altèrent nos relations avec les autres. Une remarque du conjoint, d'un collègue peut suffire à nous rendre susceptible, anxieux, jaloux, chargeant notre cœur d'énergies négatives qui nous font naviguer dans des eaux troubles. Réfléchir autrement nous permet d'avoir un regard différent et à ressentir des sentiments plus positifs.

 

Un enseignant fit une fois passer un examen à ses élèves. Il leur distribua à chacun une feuille en leur demandant de la retourner et d'observer en quelques secondes ce qu'ils voyaient. Au centre de la feuille, il y avait un point noir. Tous les élèves se sont donc empressés de répondre qu'ils voyaient un point noir. L'enseignant leur fit remarquer qu'ils avaient tous échoué en leur rétorquant : '' Pourquoi n'avez-vous pas vu une grande feuille blanche avec un point noir? Vous n'avez focalisé que sur ce détail sans tenir compte du reste''.  Notre regard souvent morcelé et fragmenté nous empêche de saisir une réalité plus belle et attrayante.

 

Stratégie n°2 : Découvrons la valeur incommensurable de la joie et ses atouts

 

La joie décuple les forces. Elle démontre une volonté intérieure de vie, d'amour pour Hachem.
Le Zohar dans la paracha de Tétsavé rapporte : '' Si tu montres un visage avenant, le ciel te sourira et si tu affiches un visage triste et terne, on te rendra la pareille ''. Autrement dit, l'effet miroir est assuré, '' Hachem est ton ombre'' dit David Hamélekh dans le Tehilim 121-5 Il reproduit le même comportement que tu as sur terre.
Les élèves du Baal chem tov ont rapporté en son nom que tout ce qu'un homme peut acquérir au moyen de jeûnes et de comportements d'abstinence durant de nombreuses années, il l'obtiendra aisément et rapidement en travaillant sa joie. Ne l'oublions pas la joie s'acquiert par un travail constant et progressif mesurant tout ce qui nous empêche d'y arriver et mettant en place des stratégies au quotidien pour y tendre au maximum.

 

Stratégie n°3 : Sachons quelles sont nos forces

 

'' Et parce que tu n'auras pas servi l'Éternel, ton Dieu, avec joie et contentement de cœur, au sein de l'abondance'' (Devarim 28-47)
Celui qui connaît ses forces intérieures, ses qualités, parvient à s'aimer lui-même. Il apprécie les nombreux cadeaux (au sein de l'abondance) que le ciel lui a donnés pour agir. Il ne se démonte pas à la moindre remarque désobligeante. Il sait utiliser ses talents pour faire le bien, pour grandir. Il n'a pas peur de donner et partager ses atouts. Le rav Yossef Hayim Sitruk zatsal disait qu'une bougie peut donner de sa lumière aux autres sans jamais perdre de son éclat.
Cet amour de lui-même sera le point de départ pour aimer les autres, aimer Hachem et accomplir la Torah avec une joie renouvelée et une satisfaction de toutes ses propres réalisations.

 

Que cette ébauche de réflexion nous mène à approfondir notre recherche constante à vivre notre Torah dans la joie et à susciter dans le ciel un flot de bénédictions.  Amen.

L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!