Ma voisine emprunte et ne rend pas !?

Chalom Ouvrah'a!

Votre question se divise en plusieurs points.

Le premier consiste à savoir s'il n'y a pas un problème de mentir lorsque vous lui dites que vous ne possédez pas ce qu'elle demande alors qu'en fait vous possédez cela.

Le Rav H'aïm Kanyevsky Chlita a clairement répondu à cette question. Il dit que lorsqu'une personne a de l'argent dans sa poche mais qu'elle ne souhaite pas le donner à une personne qui la sollicite, cette personne a le droit de dire "je n'ai pas d'argent sur moi" alors qu'en fait elle en a. La raison en est que lorsque je lui dit que je n'ai pas d'argent cela ne signifie pas que je n'ai pas d'argent du tout, mais que je n'ai pas d'argent pour lui. 

Il en va donc de même dans votre cas.

Le second concerne le fait de renoncer à accomplir à une Mitsva de H'essed qui est une Mitsva de la Torah avec cette amie.

Si vous savez qu'elle emprunte et qu'elle ne rend pas, vous avez peut être une interdiction de lui prêter, vu que lorsque vous lui prêtez, vous l'aider à enfreindre un interdit (celui de ne pas rendre), et c'est interdit à cause de Lifné Iver ou de Méssayéa Lidvar Avéra.

Toutefois si vous savez qu'elle finit par vous rendre mais alors que vous avez eu besoin de lui réclamer, vous ne commettez pas cette faute, et donc vous devriez lui prêter pour vous acquitter de la Mitsva de H'essed.

Toutefois ce n'est pas nécessaire, de lui prêter en ce sens où vous me dites que vous avez honte de lui réclamer et vous savez que si vous ne lui réclamez pas elle ne vous rendra pas. Vous n'avez pas d'obligation de vous gêner et vous mettre dans une situation tellement désagréable pour faire du H'essed avec cette personne.

Peut être uniquement Lifnim michourat hadin, c'est à dire par mesure de piété extrême vous devriez malgré tout lui prêter quitte à vous rentrer ensuite dans cette situation désagréable, mais ce n'est en tous les cas pas obligatoire du tout.

Le dernier conseil que je peux vous donner, est de lui offrir ce dont elle a besoin s'il s'agit de petites sommes, et c'est indéniablement du H'essed vu que vous la dépannez au moment où elle a besoin de ces aliments.

Si cette personne est financièrement pauvre, vous pouvez de surcroît lui donner ces aliments et déduire cette somme de l'argent que vous devez donner au Maasèr vu que c'est une Tsédaka que vous faites avec elle.

Kol touv!