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Perles sur la parachat Chla'h Le'ha

Mardi 09 juin 2015

Perles recueillies en survolant le Séder de Chélah'


Une définition du moussar
 

Si la Paracha des explorateurs suit celle de la maladie dont Myriam fut touchée, ce n'est point par hasard, rapporte Rachi. Alors que Myriam fut sanctionnée pour avoir parlé en mal de son frère Moché, voilà que les explorateurs, dans leur bêtise, n'y apprennent aucune leçon, et parlent-en mal du pays d'Israël.

Pour Rabbi Yérouh'am de Mir, haute figure des Yéchivots d'avant-guerre, voilà résumé la définition même de ce que l'on nomme le Moussar. A savoir cette posture qui consiste à faire de tout évènement auquel on assiste, de tout fait de vie que l'on constate, de tout enseignement que l'on entend, un enjeu qui nous touche personnellement. Bref, ramener à soi tout ce que l'on voit, c'est déjà être dans une démarche de perfectionnement.

C'est ce qui manqua cruellement aux explorateurs qui ne saisirent pas en quoi la leçon de Myriam pouvait les concerner particulièrement.        

 


Habiter en Israël, à condition de croire à sa valeur.


Pourquoi fut-il décrété que le peuple ne puisse entrer en terre d'Israël, puisque les Bné Israel firent Téchouva et qu'Hachem leur pardonna ?


Le Maguid de Douvna répond, à sa manière, par une parabole. C'est l'histoire d'un homme qui fit fortune. Lorsque sa file fut en âge de se marier, un chadkh'an lui proposa le choix entre deux prétendants : l'un était fils de riche mais profondément mauvais, aussi bien dans ses actes que dons son cœur. L'autre était le fils d'un grand Talmid H'akham. Le Chadkh'an ajouta qu'en choisissant le fils de riche, les dépenses du mariage et autres seront partagées entre les deux parties. En revanche, si le choix se portait vers le fils de rabbin, toutes les dépenses devront être assurées par le père de la mariée, l'autre partie étant démunie.
Notre homme choisit finalement le fils du rabbin mais posa une double condition : que le rav s'occupe d'habiller son fils convenablement pour le mariage, comme le veut la coutume ; mais aussi qu'il achète pour sa future belle fille un bijou digne de ce nom. Mais le rav refusa de remplir les conditions requises. Le père de la fille, sans trop réfléchir, fit alors part de son désir de prendre finalement pour gendre le fils du riche.
Le Chadkh'an fit de son mieux pour convaincre le père à ne pas abandonner l'idée du mariage avec le fils du rav. Il réussit à convaincre le père, et celui-ci accepta finalement le chidoukh initial sans poser de conditions. Mais là, surprise : le rabbin n'était plus, lui, intéressé par le mariage ! Il justifia son revirement ainsi : "au départ je pensais que c'était l'amour de la Torah et des Talmidé Hakhamims qui motivait ton choix, celui de prendre pour gendre quelqu'un appartenant à une famille simple, sans moyens. Mais lorsque j'ai constaté que pour un bijou tu étais prêt à changer d'avis et donner ta fille à un jeune homme de très mauvaise réputation, j'ai compris m'être trompé, et que d'autres paramètres justifiaient ton choix initial."

 

Il en va de même, explique le Maguid, pour les explorateurs et le peuple : après avoir donné un avis défavorable sur le pays d'Israël et que presque tous furent convaincus de leurs arguments, ils dirent :" il serait mieux pour nous de retourner en Egypte". Cette phrase révèle sans ambiguïté que leur désir initial d'entrer en terre D'Israël n'était pas motivé par une prise de conscience de la sainteté de ce pays et de sa haute valeur, mais par des considérations plus matérielles comme leur désir de manger ses fruits etc. Or pour cela, point besoin de ce pays, un autre pays peut très bien remplir ce rôle. Conclusion : la terre d'Israël n'est intéressante que pour ceux qui y reconnaissent une supériorité dans le potentiel spirituel qu'elle offre.


Lorsqu'on "fera l'appel" à la résurrection des morts…


La Torah nous relate que Moché Rabénou donna à son élève Hochéa le nouveau nom de Yéhochoua. Et les sages de préciser que par cette manœuvre d'appellation que Moché souhaitait prier pour que D. (dont le Nom est rendu par les lettres Youd et Hé) sauve son cher élève de l'influence néfaste des explorateurs.


Une explication incroyablement originale se trouve dans le livre "Ohev Israel" du Rebbe de Apta : le Midrach nous apprend qu'au moment de la résurrection des morts, ceux-ci seront appelés selon l'ordre alphabétique, par exemple Avraham sera appelé avant Biniamine etc. Et un autre passage du Midrach nous apprend que celui qui faisait preuve d'humilité sera ressuscité en priorité. Or la traduction araméenne de Yonatan ben Ouziel laisse entendre que c'est en constatant l'humilité dont faisait preuve l'anciennement nommé Hochéa que Moché en modifia le nom. Pourquoi le traducteur ajoute-t-il un élément pourtant absent du texte biblique, à savoir la modestie de Yéhochoua?  C'est que Moché craignait que Yéhochoua ne soit fâché par le retard que ce changement opérerait lors de la résurrection. En effet, alors que Hochéa débute par la lettre Hé, Yéhochoua a pour première lettre le Youd, bien plus tardif dans l'alphabet. Ce n'est qu'en constatant l'humilité de son élève, qui lui assurerait d'être parmi les premiers ressuscités, que Moché prit l'initiative du changement…

 

R. Chmouel Olivier.            

L'étude d'aujourd'hui est dédiée à la réfoua chélema de Rabbi Avraham Moréno Albert Ben Rivka. 

Merci de prier pour lui !!