Bonjour Rav
Au sujet de l'article sur la akédat yitshak, Cf. http://www.torahacademy.fr/la-akedat-itsh-ak-ou-l-histoire-d-un-malentendu
j'ai compris sur quoi etait basé le fait de dire qu'il y a eu un malentendu mais que fait l'auteur avec "vehaaléhou léola" ? Pourquoi le traduit il par "et qu'il monte là bas" ? Pourquoi le "hou" de véaaléhou peut il etre traduit par "la-bas" ?
Merci d'avance.
Chalom Ouvrakha.
Je vous envoie la réponse qu'a écrite mon père Chlita (l'auteir de cet article) à votre attention.
"Le "hou" de véaaléhou ne signifie pas "la bas" mais "le". C'est le mot "cham" qui signifie "la-bas.
Dans le verset, le "hou" de Véaaléou, ne se rapporte pas à Yitsh'ah mais à "Acher Omar Elékha", c.a.d au bélier qui va venir se substituer à Yitsh'ak.
En d'autres termes ce verset doit se comprendre de la manière suivante:
"Prends ton fils…Yitsh'ak et offre le la-bas (cham) (sur le Mont Moria). Qui est ce "le"? Non pas, Yitsh'ak, mais ce que je t'indiquerai, à savoir le bélier.
Il est vrai que le verset fait ici l'économie du mot "ma" c.a.d "ce que", mais il fait ici usage d'une forme rhétorique particulière, à savoir la métonymie, comme en français je dit "je bois un verre" pour signifier le contenu du verre, tant il est évident que ce n'est pas l'objet "verre" que je bois mais ce qu'il contient. De même ici, le verset fait l'économie du mot "ma=ce que", tant il est évident qu'il est impossible que ce soit Yitsh'aq que Hachem demande à Avraham d'offrir en sacrifice.
Est-ce plus clair?
Kol Touv
A.Cohen-Arazi"
Bonsoir Rav, Merci beaucoup à votre pére, cheyihyé, pour les eclaircissements. J'ai maintenant compris comment on s'arrangeait pour traduire et dire que D. ne voulait pas qu'Yitshak soit sacrifié. Merci beaucoup.
Chavoua tov.
Mais juste Rav, il y avait une manière plus simple de dire le message voulu.
De dire de sorte à ce qu'Avraham n'ait pas de doute. En effet, le passouk aurait pu dire "véhaalé cham léola al ahad heharim ma omar eleha" plutot que "vehaalehou cham leola al ahad heharim acher omar elekha". [ j'ai compris la justification de comment on s'arrange pour le lire et dire que ca ne concerne pas Yitshak: on dit que acher fait reference à ce qu'il faut sacrifier et veaaléhou se justifie par le fait qu'en hebreu on met l'emphase avec le pronom. ] Donc, puisqu'il y avait une maniere plus claire de dire le message voulu, pourquoi avoir formulé de la sorte ?
Quel était le but ? Le but etait il que ce soit confus precisemment pour que ce soit une epreuve ?
Est ce donc en cela que consistait l'epreuve (veHachem nissa et avraham) selon cette version de lecture des psoukims : bien décrypter ? Si tel est le cas alors peut on dire qu'Avraham a "raté" l'épreuve ?
(Puisqu'il a mal decrypté). Quel etait le nissayon s'il n'a jamais été question de sacrifier Yitshak selon cette version ? (Il est tout de meme ecrit véHachem nissa et Avraham).
Merci beaucoup beaucoup d'avance.
Chalom!
Je vous envoie la réponse de mon père Chlita:
Chère madame
Vous avez mis le doigt dans le mille lorsque vous faites observer que l'injonction adressée à Avtaham par Hachem était "confuse", je dirai plutôt ambigüe, et prêtant donc à malententu.
Le mot "malentendu" est ici à prendre au pied de la lettre, c.a.d "mal-ententu", c.a.d entendu dans un sens différent de celui que le locuteur, en l'occurrence ici Hachem, avait dans l'idée. D'ailleurs, et de manière plus générale, ne pensez-vous pas que sans "malentendu" de la part du locuteur, nul dialogue ne serait possible. Si tout est dit de manière claire excluant toute trace d'obscurité dans la parole du locuteur, que reste-t-il d'autre à l'interlocuteur que le silence? Sans malentendu, il n'est pas de dialogue, ni donc de communication possibles. Cette d'ailleurs, entre paranthèses, ce qui justifie et permet d'interpréter le Texte de la Thora de tant de manières différentes. Si le Texte le la Thora était dénuée de toute ambiguiété, elle ne supporterait qu'une interptétation aussi univoque qu'incontestable.
Pour en venir plus précisément à votre question, , l'épreuve, qu'à mon sens, Hachem impose ici à Avraham réside dans le choix de l'interprétatrion que ce dernier va donner à la parole ambigüe et à double sens par laquelle Il l'exprime: va-t-il se laisser aller à la facililité en choisissant de comprendre que ce n'est pas Yitsh'ak qui lui est ordonné de sacrifier? Ou, au contraire, faisant fi à la fois des règles les plus élémentaires de la langue hébraïque, mais aussi de la Midat Hahéssed qui le personnifie et qui s'oppose en tous points à ce qui est exigé de lui, va-t-il faire le choix de l'interprétation qui lui est la plus défavorable? Et dans un second temps, va-t-il être capable de traduire en acte cette interprétation à laquelle il aurait du se refuser du plus profond de son être?
Vous noterez que notre présent dialogue illustre mieux que tout long discours l'idée selon laquelle le mal-entendu est à l'origine à la communication et lui est essentielle.
Kol touv
Avraham Cohen-Arazi