Bijoux et montre chabat

Chalom Ouvrakha !

Les bijoux ne sont pas considérés comme étant une charge d’après la Torah, et il n’y a donc pas d’interdit de sortir dans le domaine public avec. Simplement nos Sages l’ont interdit, pour tout type de raisons. L’une d’entre elle, est que l’on craint qu’à un moment la femme le retire afin de le montrer à son amie, et qu’avant même de l’avoir remis elle continue à marcher dans le domaine public entraînant ainsi l’interdit de porter dans le domaine public.

Le Choul’han Aroukh (chap. 303 § 18) apporte de nombreuses opinions à ce sujet, et quelques façons de pouvoir se montrer permissif.

1- Il vaut mieux ne pas protester lorsque les femmes les portent parce qu’il vaut mieux qu’elles transgressent cet interdit par inadvertance qu’en en étant conscientes.

2- De nos jours dans la plupart des lieux, il n’y a pas de vrai domaine public selon toutes les formalités de la Halakha. Or la Guézéra (disposition prise par nos Maîtres) susmentionnée ne concerne que le domaine public selon les formalités de la Torah.

3- De nos jours où le port des bijoux est fréquent, aussi bien en semaine que Chabbat, le risque qu’une femme en vienne à retirer son bijou pour le montrer à son amie est moindre.

En pratique, la coutume est donc s’autoriser, ainsi que l’ont tranché les décisionnaires (‘Hazon Ich etc.).

En ce qui est de la montre, les décisionnaires sont partagés.

S’il s’agit d’une montre jolie, par exemple une montre en or ou en argent, et qu’en dehors de la fonction de montrer l’heure elle est aussi là en tant que bijou, il est autorisé de sortir avec, comme nous l’avons montré plus haut.

Si le but de la montre est uniquement de voir l’heure et qu’elle ne peut être considérée comme un bijou, les décisionnaires sont partagés.

Certains prétendent (Iguerot Moché Ora’h ‘Haïm chap. 111, Chmirat Chabbat Kéhilkhéta chap. 18 note 111) que de nos jours même si l’on en considère pas une montre comme étant un bijou, il n’empêche qu’elle a tout de même au moins le statut de vêtement puisqu’on la porte de façon permanente etc. Le Rav Ovadia Yossef (Yé’havé Daat tome 3 chap. 23) prétend que celui qui souhaite se reposer sur cela aura sur qui se reposer. Le Rav lui-même, lorsqu’il se trouvait à un endroit où il n’y avait pas de Erouv retirait sa montre durant tout Chabbat ainsi que témoigne son fils dans le Yalkout Yossef (Chabbat tome 2 page 606).

D’autres prétendent (Or Letsion tome 2) qu’étant donné qu’on ne la porte que dans le but de connaitre l’heure elle n’est considérée ni comme un bijou, ni comme un vêtement mais comme une charge et c’est donc interdit de la porter Chabbat, à moins évidemment qu’elle soit en or.

Certains disent au nom du Rav ‘Haïm Kanyevsky chlita que même si la montre est en or, on ne la considère pas comme étant un bijou. Cf. aussi Or’hot Chabbat tome 3 chap. 28 § 136) qui n’autorise le port d’une montre en or que si on la porte aussi lorsque le mécanisme a

arrêté de fonctionner prouvant alors bien que c’est aussi en tant que bijou qu’on la porte.

Béhatsla’ha !